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Mode & Luxe, Economie, création et marketing-Edition IFM-

Cet ouvrage, proposé par l'IFM, élabore une approche multidisciplinaire du secteur de mode et du luxe.
"L'industrie de la mode se traduit par une offre de produits créative et innovante, sans cesse renouvelée, qui sait susciter du désir de la part du consommateur au delà du besoin et faire écho à l'air du temps."

Dominique Jacomet et Gildas Minvielle débutent cet ouvrage par un article consacré à "L'industrie des textiles et des vêtements dans la mondialisation".
Partant du constat que l'industrie du textile et de l'habillement subit des mutations conséquentes depuis ces 20 dernières années, ils proposent une enquête des causes et conséquences de ces changements.
Ce secteur joue un rôle majeur dans la mondialisation, en effet, le commerce mondial des biens textiles/habillements s'élève à 709 milliards de dollars en 2012 (contre 248 en 1992), accuse un recul en 2009, pour rebondir en 2010.
Les exportations du secteur représentent 6,2% des exportations mondiales de produits manufacturés, juste derrière l'automobile qui affiche un 11,3%
Le secteur représentait, dans les années 80, 600 000 emplois en France, pour e plus en représenter que 100 000 en 2011.
Ce déclin illustre les conséquences significatives de la délocalisation, au bénéfice des pays émergents, au premier rang desquels figure la Chine.
Ce mouvement de délocalisation s'est amorcé dès 1970 en Allemagne, suivi en 1980 de la France, s'accompagnant de fait d'une désindustrialisation.
"Les industriels de l'habillement ont été confrontés à une contraction drastique de leurs débouchés: à la recherche de prix toujours plus attrayants, la distribution concentrée a privilégié le négoce international en faisant jouer les avantages compétitifs de nouveaux pays producteurs situés en Asie".
Les industriels ont alors mis en place la FRAGMENTATION GEOGRAPHIQUE de la chaîne de valeur.
L'abandon progressif de l'achat de tissu (travail à façon) au bénéfice le tissage dans les régions périphériques de l'Europe, a fragilisé les tisseurs français.
Le système de co-traitance (produit fini), dans lequel le façonnier prend en charge le sourcing et l'achat de tissu, s'est répandu, d'autant que ce système dispose  d'un avantage concurrentiel par le coût et la réactivité de la chaîne d'approvisionnement (TIME TO MARKET)

Les auteurs soulignent ensuite l'importance de construire une histoire, afin d'offrir au consommateur un récit, une narration, en terme marketing, un STORYTELLING.
Pour ce faire, l'importance est axée sur la valeur des biens de consommations et les messages qu'ils transmettent, à travers la notion du bien signifiant (concept développé par Olivier Bomsel dans son ouvrage "L'économie immatérielle: Industries et marchés d'expériences").
Ces biens signifiants ont pour caractéristique de ne pas s'adresser à une demande rigide, mais à des achats d'impulsion suggérés par l'offre d'expériences. Leur valeur tient au message qu'ils transmettent.

Franck Delpal nous propose quatre tendances de consommation qui ont le vent en poupe: une recherche de simplicité, une attention plus grande à l'éthique d'entreprise, une plus grande frugalité dans les dépenses, une moindre fidélité aux marques et enseignes.
L'expérience consommateur est un enjeu actuel qui trouve écho dans la recherche de simplicité dans l'acte d'achat; le produit redevient l'élément central de l'acte d'achat, comme recherche de sens et d'éthique: on parle alors de VALEUR OBJECTIVE.

Evelyne Chaballier évoque les différents marchés émergents des produits de mode, tels que le segment "haut de gamme accessible", mais aussi les nouveaux canaux de distributions et leurs leaders: le CROSS-CANAL et les PURES PLAYERS.
Elle y développe une analyse de ces nouveaux distributeurs, axés sur l'agilité mais dont le positionnement manque de clarté pour le consommateur.
Le point de vente des "marques en dur" possèdent cependant une arme leur permettant de maintenir leur place de leader sur le marché: le point de vente comme point de contact avec le consommateur, offrant sincérité et attractivité.
Pour répondre à ce besoin, les marques doivent offrir une relation responsable et transparente, sous forme de générosité.

Françoise Sackrider poursuit ce travail d'investigation sur l'apogée du web 2.0, notamment en évoquant la prise de pouvoir du consommateur grâce aux réseaux sociaux.
Ainsi, le digital modifie le comportement du consommateur.
Elle y évoque également les outils du e-commerce par le marketing ciblé et le marketing de niche.
La dominance du cross-canal tend désormais vers une expérience MULTISENSORIELLES grâce au relais du e-commerce et des boutiques en dur.
Le cross-canal favorise les interactions et la complémentarité entre les différents canaux de distribution d'une marque et de ses clients, leur offrant dès lors un parcours d'achat harmonieux entre online et offline.
Désormais, 30 à 40% du trafic magasin est généré par une visite sur le site internet de la marque.
On constate par ailleurs que les paniers d'achats moyens des clients cross-canaux sont significativement supérieurs à ceux des clients monocanal.

Lucas Delattre rebondit sur ces concepts en soulignant l'importance du marketing empathique, sachant qu'il est plus efficace de séduire le consommateur  en créant un univers dans lequel il se reconnaît qu'en lui dictant l'achat d'un produit.

Mode & Luxe, Economie, création et marketing-Edition IFM-

Article complémentaire:
https://soundcloud.com/user-337855466/mode-2-son

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