Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du 2016

Une approche fractale des marchés, Risquer, perdre et gagner de Benoït Mandelbrot

"En suivant les lois gaussiennes, on n'aurait dû rencontrer de tels événements (l es mouvements boursiers importants ndlr ) qu'une fois tous les sept mille ans; en fait, les données le démontraient, ils se produisaient une fois tout les trois ou quatre ans". Une approche fractale des marchés...gros titre pour de grandes révélations. Celles de Benoît Mandelbrot , qui à travers des décennies de recherches et d'études approfondies, réfute les bases de l'économie contemporaine. En effet, l'essentiel des analyses de marchés s'appuient sur le postulat que les variations suivraient une distribution gaussienne . Cette théorie standard minimise le risque et "lisse" les irrégularités, afin de gommer les variations de grandes ampleurs. En effet, les variations des cours de la bourses sont en réalité discontinus, et s'illustrent par des sauts & pics "sauvages", ce qui ne répond pas aux proportions classiques de la courbe en cloc

La Chinafrique; Pékin à la conquête du continent noir, de Serge Michel et Michel Beuret

"Notre manière de toujours privilégier les besoins humanitaires au lieu des opportunités économiques montre que nous n'avons pas pris l'Afrique au sérieux. Nous sommes restés arrogants et avons utilisé l'aide comme moyen de contrôle, une stratégie qui ne fonctionne plus maintenant que nous ne sommes plus seuls avec les Africains. Nous avons beaucoup à apprendre des chinois." Entre journal de voyage et enquête journalistique, Serge Michel et Michel Beuret nous apportent le témoignage d'une Afrique en pleine mutation. Leur ouvrage, intitulé  La Chinafrique; Pékin à la conquête du continent noir , daté de 2009, a été l'objet de périples à travers 15 pays africains. Tout débute par un prologue nous permettant d'obtenir une vision de l'histoire de l'exploitation de l'Afrique et de l'immigration Chinoise. Le parallèle entre Chine et Afrique débute à la fin du XIXème siècle: les européens remplacent alors l'esclavagisme par les t

Voyage aux pays du coton; Petit précis de mondialisation de Erik Orsenna

"Xénophobie, nationalismes, chauvinismes...chacun sait que ces maladies plus ou moins aiguës et toutes liées aux territoires n'ont pas dispari de notre planète, que l'hymne universel à la liberté du commerce n'empêche aucunement de très générales pratiques protectionnistes". Erik Orsenna nous propose un voyage sous forme de quête, celle du coton. A travers un travail de 2 ans d'enquête dans les principaux pays cotonniers, l'auteur narre un état des lieux du coton sous forme de journal de voyage, un tour d'horizon de la mondialisation de cette matière première. Quelques faits historiques tout d'abord: L'industrie du coton se développe au XVIIIème siècle, alors que l'Angleterre souffre d'une pénurie de coton en provenance de sa colonie indienne. Les anglais se tournent alors vers leurs colonies américaines, les armant de machines à filer et à tisser. La culture du coton débute avec, pour main d'oeuvre, les esclaves

De la légèreté de Gilles Lipovetsky

"La puissance ultime se gagne moins par l'action lourde sur les grands ensembles que par le pouvoir sur les "infimes matérialités" ( Foucault ). Gilles Lipovetsky nous offre une réflexion globale sur le principe de Légèreté comme paradigme de notre société hypermoderne. A travers une analyse fine des sociétés contemporaines, l'auteur nous propose une nouvelle lecture de notre monde sous tous les aspects de notre quotidienneté: sport, mode, santé, éducation, politique, arts, technologies...Il nous présente sa thèse de la Légèreté comme un prisme de lecture de notre réalité contemporaine sans en faire ni l'apologie, ni la condamnation, mais davantage comme un outils d'intelligibilité quant aux mouvements de nos sociétés. A travers ce principe de Légèreté, la société nous invite en permanence au consumérisme et à l'hédonisme de l'immédiateté. La Légèreté émerge pendant les Trente Glorieuses et l'avènement de la société de conso

Richesse du monde, pauvretés des nations de Daniel Cohen

Comme toujours, lire du Cohen, c'est appréhender des enjeux vastes avec une fluidité folle. A travers son ouvrage intitulé "Richesse du monde, pauvretés des nations ", Daniel Cohen nous propose une lecture intelligible des causes écononomico-politiques des inégalités entre nations mais aussi intra-pays. L'auteur brosse l'histoire mondiale, ses cheminements, ses choix, ses spécificités culturelles et les enjeux de pouvoir entre pays, afin de mettre en exergue les fondamentaux de sa thèse, présente à travers l'ensemble de ses ouvrages: la mondialisation, objet de toutes nos critiques, n'est pas le facteur des inégalités. Il nous invite, au contraire, à regarder en face les vraies causes des inégalités, notamment les révolutions des technologies et de la production. En effet, la révolution industrielle, au delà des progrès techniques qu'elle nous a offert, a creusé les écarts entre les nations. De plus, la tertiarisation du marché, bien que génér

Les Transformations silencieuses; Chantier, I; de François Jullien

François Jullien nous offre un ouvrage brillant, bien qu'assez inaccessible de prime abord, sur la notion d'infléchissement progressif à travers les prismes des philosophies Grecques et Chinoises. Je n'aurai jamais eu connaissance de cet essai si notre intervenante sur le sujet de la Complexité et de la Stratégie , Catherine Lenglet , ne nous avait pas soufflé d'y jeter un oeil, tant le registre me parait à priori impalpable. L'auteur interroge la notion de transition , qui dans notre culture, héritée de la philosophie grecque, se traduit par le passage d'une état/sujet à un autre, son contraire. En effet, notre mode de pensée occidentale a attribué au temps une fonction d'illustration de la continuité, alors que les textes chinois n'attribuent ni début ni fin, mais la notion de "fin-début", comme un processus de modification-continuation ( bian-tong ). La philosophie grecque s'est imposée, en occident, comme un mode de pensée de

Made in Monde, les nouvelles frontières de l'économie mondiale, de Suzanne Berger

Suzanne Berger , à travers son ouvrage intitulé Made in Monde, nous offre une vision microéconomique de la mondialisation et de l'outsourcing. S'appuyant sur 5 années d'enquête, menée par 13 chercheurs auprès de 500 entreprises situées au Japon, en Europe, en Chine ou encore aux U.S, l'auteure nous interroge sur notre vision de la mondialisation, que nous envisageons communément comme liée intrinsèquement à la délocalisation et de surcroît à la perte de nos emplois. L'élan donné à la mondialisation durant les années 80 s'appuie notamment sur l'avènement du marché de consommation de masse post-guerre ainsi que sur la libéralisation des flux d'investissements et du commerce mondiale, qu'offrent alors le GATT et l' OMC . Mais cet élan a également permit à nos entreprises de s'ouvrir aux investisseurs étrangers, et, de fait, d'obtenir les fonds nécessaires à leur expansion. De plus, contrairement aux idées reçues, la mondialisation, l

La mondialisation et ses ennemis; de Daniel Cohen

La mondialisation fait tout simplement partie depuis toujours de l'histoire humaine...et Daniel Cohen de nous le démontrer à travers une analyse brillante agrémentée de faits historiques concrets. Son ouvrage débute par le questionnement des axes Nord/Sud et les raisons des disparités économiques et technologiques toujours visibles de nos jours. L'explication est pourtant très simple: l'accès aux animaux domesticables, conditionné lui-même par l'environnement (et non le climat), a déterminé dès les prémices de notre civilisation, les sociétés en mesure de s'affranchir des tâches éprouvantes pour s'élever. S'en suit un processus autocatalytique qui engrange une densité de population plus importante, qui elle-même devient source d'innovation, libérant encore plus l'Homme de sa condition, engrangeant encore une fois une population plus dense. "Les écarts entre les continents ne doivent rien aux climats ou aux gènes et tout a un facteur infin

Commencer par pourquoi; Comment les grands leader nous inspirent à passer à l'action; de Simon Sinek

Simon Sinek est entrepreneur lorsqu'il sombre dans une dépression: son entreprise périclitait et il ne parvenait plus à comprendre ni à donner du sens à ces actions. Il s'est penché sur ce qui rassemble les entreprises à succès, Apple, Nike, BMW, Southwest, les frères Wright, et celles qui ont connu le succès qui depuis les a quittées: Walmart, Tivo.... A travers la vision que nous offre Simon Sinek, on comprend que le WHY, le POURQUOI est ce qui donne du sens, de l'inspiration, ce qui lead mais qu'il s'agit là également d'un garde-fous : le POURQUOI nous permet d'avancer en sachant vers où on va, et nous donne la capacité de FAIRE DES CHOIX en cohérence avec la mission qu'il insuffle. Bien que la patte américaine soit clairement palpable dans cet ouvrage (son aspect "gourou"), que l'auteur ait une fâcheuse tendance à ressasser ses principes "Start whith why" à chaque page, le fond de l'ouvrage est totalement p

De la marque au branding; vers un nouveau modèle: le cloud-branding; de Benoît Héry et Monique Wahlen

Le branding, et sa déclinaison le cloud-branding, évoque la marque dans son aspect MULTIDIMENSIONNEL : marque-employeur, marque responsable, marque commerciale... Benoït Héry et Monique Wahlen nous proposent une vision transversale de la marque et interroge sur ses identités, afin de construire un ensemble cohérent alliant stratégie, marketing et communication. Le branding comme mode de raisonnement de la marque dans sa globalité, le cloud comme concept transversal de contenu, dialogue, et d'expériences. Les auteurs nous rappellent que la NOTION DE MARQUE est clivante dans l'esprit des consommateurs, en cela qu'elle détermine une adhésion, un jugement de valeur subjectif, mais également que la marque "se consomme au quotidien sans forcément s'acheter". La marque, par essence DIFFERENCIANTE, mobilise le rationnel et l'émotionnel. "Le branding a donc pour mission première de rassurer". Ainsi, 3 types de valeurs sont associés aux produits,

Géométries du désir; de René Girard

« L'homme désire toujours selon le désir de l'Autre »  Qu'est ce que le désir, si ce n'est une CONTAGION AFFECTIVE, qui introduit à travers les autres, la RIVALITE. Ce sont ces thèmes, chers à René Girard , qu'il convient d'interroger. En effet, dans tout DESIR, il y a le SUJET (ce qui désir), l'OBJET (ce qui est désiré) et le MEDIATEUR (le prescripteur). Ainsi née le principe de DESIR TRIANGULAIRE. La thématique sous-jacente se trouve dans cette relation d'imitation, de ce besoin de désirer ce que l'AUTRE POSSEDE, il s'agit du DESIR MIMETIQUE. Ainsi, le conformisme n'est que la conséquence de ce désir mimétique, de ce besoin de "faire comme tout le monde". Et, du désir mimétique à la RIVALITE, il n'y a qu'un pas. Ainsi, une des explications (voir la principale?) à nos conflits et crises, se trouverait dans ce désir triangulaire, créateur de concurrence et de violence . La concurrence s'exprime par le désir d