Comme toujours, lire du Cohen, c'est appréhender des enjeux vastes avec une fluidité folle.
A travers son ouvrage intitulé "Richesse du monde, pauvretés des nations ", Daniel Cohen nous propose une lecture intelligible des causes écononomico-politiques des inégalités entre nations mais aussi intra-pays.
L'auteur brosse l'histoire mondiale, ses cheminements, ses choix, ses spécificités culturelles et les enjeux de pouvoir entre pays, afin de mettre en exergue les fondamentaux de sa thèse, présente à travers l'ensemble de ses ouvrages: la mondialisation, objet de toutes nos critiques, n'est pas le facteur des inégalités.
Il nous invite, au contraire, à regarder en face les vraies causes des inégalités, notamment les révolutions des technologies et de la production.
En effet, la révolution industrielle, au delà des progrès techniques qu'elle nous a offert, a creusé les écarts entre les nations.
De plus, la tertiarisation du marché, bien que génératrice d'emplois, au sein même d'une seule et même nation, augmente les inégalités de part la nature intrinsèque des compétences attendues, disqualifiant ainsi les travailleurs non-qualifiés (working poor).
"C'est notre propre propension à transformer la nature du travail qui ouvre à la "mondialisation" l'espace où elle se loge, et lui donne le goût de cendre qui la fait rejeter".
Le capitalisme a part ailleurs entrainé deux évolutions majeurs que sont l'accessibilité du savoir, à travers la massification de l'enseignement, et la révolution informatique.
Or, la scolarisation de masse entraine également l'exclusion des individus qui n'atteignent pas le niveau "standard" à l'échelle d'une nation, en le renvoyant à ses propres incapacités.
C'est ainsi qu'émerge le paupérisme dans les pays développés.
A travers le chapitre 1 intitulé "La misère du monde", Daniel Cohen interroge les causes historiques des inégalités entre nations, et met notamment en exergue la notion de MERCANTILISME comme un ensemble de doctrines établissant les règles érigées par la politique en vu de contrôler l'économie.
La conséquence principale que déplore Cohen, visible dans divers pays tels que la France mais aussi l'Afrique (conjugué à la corruption): un appauvrissement des campagnes et du monde agricole afin de favoriser les places de commerce, c'est à dire les milieux urbains.
L'auteur évoque ensuite la théorie des avantages comparatifs avancée par Smith, Malthus et Ricardo: "la richesse d'une nation sera donnée, non par le stock d'or qu'elle a accumulé, mais par le travail de ses habitants et par les moyens dont elle dispose pour l'employer au mieux".
Encore une fois, la résultante se traduit par l'accroissement des inégalités entre nations, renforcées par un rapport de force entre pays et colonies, mais aussi par l'émergence de secteurs abandonnés, comme a pu l'être l'agriculture en Angleterre.
"A la fin du XIXème siècle,la population rurale anglaise aura été en fait quasiment éradiquée", déplore l'auteur.
Et d'ajouter que l'Angleterre, en choisissant ses domaines de prédilection, a contraint l'Inde à se spécialiser dans le coton, l'indigo ou encore le jute.
"l'Inde, qui était le grenier de l'Asie, au début du XIXème siècle, se spécialise dans la culture de produits qui ne garantissent plus son alimentation, et doit par conséquent importer son alimentation de base. Il ne faut pas attendre longtemps pour que les famines ne viennent sanctionner cette spécialisation(...)".
Richesse du monde, pauvretés des nations de Daniel Cohen
Articles complémentaires:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Richesse_du_monde,_pauvret%C3%A9_des_nations
http://www.alternatives-economiques.fr/richesse-du-monde--pauvrete-des-nations-daniel-cohen_fr_art_222_25322.html
http://pierre.vinard.pagesperso-orange.fr/fichiers_professionnels/note%20sur%20richesse%20du%20monde.pdf
http://lili.butterfly.free.fr/dokuwiki/doku.php?id=geopolitique:cohen:nations
http://www.editionsquartmonde.org/rqm/document.php?id=2707
https://www.eleves.ens.fr/pollens/seminaire/seances/nordsud/commerce.htm
http://www.dailymotion.com/video/xeyeex_daniel-cohen-de-lehman-brothers-a-l_school
A travers son ouvrage intitulé "Richesse du monde, pauvretés des nations ", Daniel Cohen nous propose une lecture intelligible des causes écononomico-politiques des inégalités entre nations mais aussi intra-pays.
L'auteur brosse l'histoire mondiale, ses cheminements, ses choix, ses spécificités culturelles et les enjeux de pouvoir entre pays, afin de mettre en exergue les fondamentaux de sa thèse, présente à travers l'ensemble de ses ouvrages: la mondialisation, objet de toutes nos critiques, n'est pas le facteur des inégalités.
Il nous invite, au contraire, à regarder en face les vraies causes des inégalités, notamment les révolutions des technologies et de la production.
En effet, la révolution industrielle, au delà des progrès techniques qu'elle nous a offert, a creusé les écarts entre les nations.
De plus, la tertiarisation du marché, bien que génératrice d'emplois, au sein même d'une seule et même nation, augmente les inégalités de part la nature intrinsèque des compétences attendues, disqualifiant ainsi les travailleurs non-qualifiés (working poor).
"C'est notre propre propension à transformer la nature du travail qui ouvre à la "mondialisation" l'espace où elle se loge, et lui donne le goût de cendre qui la fait rejeter".
Le capitalisme a part ailleurs entrainé deux évolutions majeurs que sont l'accessibilité du savoir, à travers la massification de l'enseignement, et la révolution informatique.
Or, la scolarisation de masse entraine également l'exclusion des individus qui n'atteignent pas le niveau "standard" à l'échelle d'une nation, en le renvoyant à ses propres incapacités.
C'est ainsi qu'émerge le paupérisme dans les pays développés.
A travers le chapitre 1 intitulé "La misère du monde", Daniel Cohen interroge les causes historiques des inégalités entre nations, et met notamment en exergue la notion de MERCANTILISME comme un ensemble de doctrines établissant les règles érigées par la politique en vu de contrôler l'économie.
La conséquence principale que déplore Cohen, visible dans divers pays tels que la France mais aussi l'Afrique (conjugué à la corruption): un appauvrissement des campagnes et du monde agricole afin de favoriser les places de commerce, c'est à dire les milieux urbains.
L'auteur évoque ensuite la théorie des avantages comparatifs avancée par Smith, Malthus et Ricardo: "la richesse d'une nation sera donnée, non par le stock d'or qu'elle a accumulé, mais par le travail de ses habitants et par les moyens dont elle dispose pour l'employer au mieux".
Encore une fois, la résultante se traduit par l'accroissement des inégalités entre nations, renforcées par un rapport de force entre pays et colonies, mais aussi par l'émergence de secteurs abandonnés, comme a pu l'être l'agriculture en Angleterre.
"A la fin du XIXème siècle,la population rurale anglaise aura été en fait quasiment éradiquée", déplore l'auteur.
Et d'ajouter que l'Angleterre, en choisissant ses domaines de prédilection, a contraint l'Inde à se spécialiser dans le coton, l'indigo ou encore le jute.
"l'Inde, qui était le grenier de l'Asie, au début du XIXème siècle, se spécialise dans la culture de produits qui ne garantissent plus son alimentation, et doit par conséquent importer son alimentation de base. Il ne faut pas attendre longtemps pour que les famines ne viennent sanctionner cette spécialisation(...)".
Richesse du monde, pauvretés des nations de Daniel Cohen
Articles complémentaires:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Richesse_du_monde,_pauvret%C3%A9_des_nations
http://www.alternatives-economiques.fr/richesse-du-monde--pauvrete-des-nations-daniel-cohen_fr_art_222_25322.html
http://pierre.vinard.pagesperso-orange.fr/fichiers_professionnels/note%20sur%20richesse%20du%20monde.pdf
http://lili.butterfly.free.fr/dokuwiki/doku.php?id=geopolitique:cohen:nations
http://www.editionsquartmonde.org/rqm/document.php?id=2707
https://www.eleves.ens.fr/pollens/seminaire/seances/nordsud/commerce.htm
http://www.dailymotion.com/video/xeyeex_daniel-cohen-de-lehman-brothers-a-l_school
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