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Articles

Affichage des articles du octobre, 2016

Richesse du monde, pauvretés des nations de Daniel Cohen

Comme toujours, lire du Cohen, c'est appréhender des enjeux vastes avec une fluidité folle. A travers son ouvrage intitulé "Richesse du monde, pauvretés des nations ", Daniel Cohen nous propose une lecture intelligible des causes écononomico-politiques des inégalités entre nations mais aussi intra-pays. L'auteur brosse l'histoire mondiale, ses cheminements, ses choix, ses spécificités culturelles et les enjeux de pouvoir entre pays, afin de mettre en exergue les fondamentaux de sa thèse, présente à travers l'ensemble de ses ouvrages: la mondialisation, objet de toutes nos critiques, n'est pas le facteur des inégalités. Il nous invite, au contraire, à regarder en face les vraies causes des inégalités, notamment les révolutions des technologies et de la production. En effet, la révolution industrielle, au delà des progrès techniques qu'elle nous a offert, a creusé les écarts entre les nations. De plus, la tertiarisation du marché, bien que génér

Les Transformations silencieuses; Chantier, I; de François Jullien

François Jullien nous offre un ouvrage brillant, bien qu'assez inaccessible de prime abord, sur la notion d'infléchissement progressif à travers les prismes des philosophies Grecques et Chinoises. Je n'aurai jamais eu connaissance de cet essai si notre intervenante sur le sujet de la Complexité et de la Stratégie , Catherine Lenglet , ne nous avait pas soufflé d'y jeter un oeil, tant le registre me parait à priori impalpable. L'auteur interroge la notion de transition , qui dans notre culture, héritée de la philosophie grecque, se traduit par le passage d'une état/sujet à un autre, son contraire. En effet, notre mode de pensée occidentale a attribué au temps une fonction d'illustration de la continuité, alors que les textes chinois n'attribuent ni début ni fin, mais la notion de "fin-début", comme un processus de modification-continuation ( bian-tong ). La philosophie grecque s'est imposée, en occident, comme un mode de pensée de

Made in Monde, les nouvelles frontières de l'économie mondiale, de Suzanne Berger

Suzanne Berger , à travers son ouvrage intitulé Made in Monde, nous offre une vision microéconomique de la mondialisation et de l'outsourcing. S'appuyant sur 5 années d'enquête, menée par 13 chercheurs auprès de 500 entreprises situées au Japon, en Europe, en Chine ou encore aux U.S, l'auteure nous interroge sur notre vision de la mondialisation, que nous envisageons communément comme liée intrinsèquement à la délocalisation et de surcroît à la perte de nos emplois. L'élan donné à la mondialisation durant les années 80 s'appuie notamment sur l'avènement du marché de consommation de masse post-guerre ainsi que sur la libéralisation des flux d'investissements et du commerce mondiale, qu'offrent alors le GATT et l' OMC . Mais cet élan a également permit à nos entreprises de s'ouvrir aux investisseurs étrangers, et, de fait, d'obtenir les fonds nécessaires à leur expansion. De plus, contrairement aux idées reçues, la mondialisation, l