Accéder au contenu principal

Le point de bascule de Malcome Gladwell

"Comment faire une grande différence avec de très petites choses".

La première de couverture est pleine de belles promesses sur l'effet "boule de neige".
L'ouvrage s'articule autour de nombreuses anecdotes, loin d'un discours académique à base de formules magiques, mais je lui reproche de parfois se noyer dans la narration...
Ceci étant, la théorie du POINT DE BASCULE s'illustre de façon objective, à travers un discours construit et intelligible, qui rend l'ouvrage très accessible.

L'introduction est bien choisie, elle narre l'histoire d'un modèle de chaussures désuet, les "Hush Puppies", qui, fin 1994, connait une renaissance grâce à "l'épidémie sociale" portée par quelques influenceurs Brooklynois.

Construit autour de grandes notions illustrées de nombreux exemples, Malcome Gladwell développe un raisonnement quant à l'effet "épidémique" d'un arbitraire collectif.
Ainsi, quelques acteurs clefs permettent l'émergence "d'épidémie sociales":
-le MAVEN, issu du Yidish, le Maven signifie "celui qui acquiert des connaissances": ce sont ses personnes expertes qui rassemblent le savoir, avec un côté obsessionnel, et qui aiment en faire profiter l'entourage.
Le maven est "un courtier en informations", il partage et négocie son savoir, mais ne cherche pas à persuader à tout prix.
-le CONNECTEUR est celui qui fédère autour de lui, se meut dans différents groupes sociaux-culturels, est très sociable, transmet les message: il relaie la connaissance du MAVEN par le bouche à oreille.
-le VENDEUR possède les compétences nécessaires pour persuader les réfractaires.

Le PRINCIPE D'ADHERENCE est nécessaire à l'effet d'épidémie.
Un message adhérent est aussi important que le messager qui le porte: l'information doit adhérer à la mémoire, être inoubliable au point de provoquer un changement et inciter les gens à agir.
Le marketing direct est un adepte du principe d'adhérence, en utilisant, par exemple, des bons et coupons à découper et compléter par le consommateur:  la difficulté réside alors dans la capacité  à inciter à lire la publicité, à la garder à l'esprit et à agir en conséquence.

Le POUVOIR DU CONTEXTE met en exergue l'influence d'un environnement sur l'attitude citoyenne et les circonstances caractérisant le lieu et l'époque où se produit "l'épidémie".
La puissance des petits groupes y est théorisée, notamment par la nécessité de restreindre le nombre d'individus pour que la coopération et l'influence s'exercent: il s'agit de la REGLE DES 150.
Il semblerait que des obstacles structurels se créent, menaçant harmonie et cohésion au delà de 150 personnes.
La MEMOIRE TRANSACTIONNELLE, illustrée par le processus d'autodivulgation mutuelle visible chez les couples (distribution des informations réparties entre chacun des individus), est un phénomène de répartition et d'acceptation réciproque qui se construit dans les rapports humains, basé sur la confiance et la coopération.
Cette mémoire transactionnelle est mise en péril lorsqu'un groupe dépasse 150 personnes, et de fait, la force des tendances et l'effet d'épidémie sont réduits.

Le point de bascule de Malcome Gladwell

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Ce que marque veut dire... de Marie-Claude Sicard

Marie-Claude Sicard , dans son ouvrage intitulé "Ce que marque veut dire..." aborde l'identité de marque comme un ensemble systémique . L'identité de marque, note-elle reprenant une citation de Pierre Tap dans son ouvrage "L'identité" , repose sur "la dialectique du semblable et du différent". De fait, il n'y a d'identité que dans la différence. L'auteure rappelle par ailleurs que l'identité visuelle n'est qu'une des composantes de l'identité de marque, au même titre que le prix, les produits, al publicité, le système de vente et l'ensemble des individus qui l'incarne. Elle interroge le modèle du marketing-mix, dont un quart représenterait la communication alors que, selon elle, tout communique: le produit, le prix, la distribution. "Tout ce que fait une marque est un acte de communication: la conception d'un produit, sa politique de prix et de distribution, la fiabilité de ses services, sa

Le bonheur paradoxal. Essai sur la société d'hyperconsommation de Gilles Lipovetsky

"La révolution de la consommation a été elle-même révolutionnée." C'est ainsi que Gilles Lipovetsky introduit sont ouvrage intitulé "Le bonheur paradoxal", un essai partant du constat qu'une nouvelle phase du capitalisme de consommation a émergé: la société d'hyperconsommation . A travers cet ouvrage, Gilles Lipovetsky nous offre les clés afin d'appréhender l'évolution de notre rapport à la consommation, abreuvées de considérations économiques, sociologiques et philosophiques. Qu'est ce que la société d'hyperconsommation? "La société d'hyperconsommation coïncide avec un état de l'économie marqué par la centralité du consommateur" nous indique l'auteur. Plusieurs phases sont énumérées dans l'histoire de la société de consommation: 1880/1945 illustre la période de mise en place du capitalisme de consommation et de développement de la production de masse (taylorisme/fordisme). Cette période voit naître

Le marketing expérientiel, Vers un marketing de la cocréation; de Claire Roederer et Marc Filser

Claire Roederer et Marc Filser nous proposent une petite histoire du marketing expérientiel étoffé d'exemples concrets pour cette deuxième édition de leur ouvrage intitulé "Le marketing expérentiel; Vers un marketing de la cocréation". Quelques bases pour débuter, avec le rappel des origines du marketing dit "traditionnel", comme un modèle issu de l'économie centrée sur la valeur intrinsèque des ressources d'échange, dans une logique de GOOD-DOMINANT, alors que l'économie contemporaine est dominée par les services, eux-mêmes renforcés par la révolution numérique. Dès lors, la logique de SERVICE-DOMINANT est enclin à esquiver le GOOD-DOMINANT, avec pour principes la culture de l'organisation en tant que SOURCE DE CONTROLE et D'INSPIRATION, les pratiques organisationnelles CROSS-FONCTIONNELLES, le souci de produire des SOLUTIONS CLIENTS, mais aussi de gérer la COPRODUCTION avec le consommateur et la COCREATION GLOBALE DE VALEUR. Le market