Un ouvrage passionnant sur les effets d'internet sur les grands mouvements sociétaux et économiques mondiaux.
A travers une enquête minutieuse, accompagnée d'une réflexion approfondie tant du côté entrepreneurial que dans les usages que font les individus d'internet, Frédéric Martel nous aiguille sur le rôle d'internet dans les dernières révolutions, mais aussi quel support il offre aux différentes nations et aux organisations terroristes, tout en nous éclairant sur les internets d'aujourd'hui et de demain.
Frédéric Martel développe la thèse selon laquelle LES internets, (car l'idée qui sous-tend son livre est de nous montrer qu'internet, et plus globalement les questions digitales ne sont pas des phénomènes globaux mais qu'ils sont ancrés dans un territoire), sont territorialisés.
Il défend, tout au loin de cet ouvrage, la thèse de la diversité des internets.
Cette vaste enquête débute évidemment à la Silicon Valley.
A partir de rencontres & entretiens, notamment auprès de figures de l'université de Stanford, on découvre la naissance de l'internet "public", et comment fourmillent innovation et créativité des Start-up et géants qui ont fait la réputation de la S.V.
Le Clark Center, un espace "radical" où ingénieurs, artistes, économistes étudiants se rencontrent, est basé sur l'idée que les innovations importantes peuvent naître de cette interdisciplinarité.
Le portrait de San Francisco et de sa vallée dépeint un anarchisme organisé, hyper-connecté, un mode de vie où se donnent rendez-vous les créatifs les plus décalés et les ingénieurs les plus brillants.
Un lieu surtout, qui voit naître chaque jour maints idées, start-up, applications...
Autre paysage, autre définition d'internet: La Chine.
Hyper-contrôlé, territorialisé, internet rencontre pourtant un certain succès.
La raison de succès est simple: un pays aussi vaste que la chine, et son internet, est suffisant pour contenter la majorité des chinois.
On distingue ensuite, à travers les favelas brésiliennes mais aussi les contrées africaines, ou encore les populations pauvres mexicaines, qu'internet s'exprime au couleurs locales et souvent par des opérateurs locaux.
Les populations les plus pauvres se ruent dans les cyber-café, s'offrent dès qu'elles le peuvent des smartphones sans jamais avoir eu un ordinateur, mais surtout, qu'elles y trouvent un moyen d'exister et même parfois d'améliorer leur condition.
"(...) le "digital empowerment": comment internet peut permettre aux gens de s'émanciper et de gagner du pouvoir sur leur propre existence."
En continuant la lecture de Smart, on apprend également que chaque pays, chaque capital, tente de recréer la Silicone Valley: tout le monde veut sa SMART CITY.
Pastiches de la vallée souvent, hyper-contrôlées parfois (comme c'est le cas en Russie et en Chine), fréquemment totalement utopistes, ces Smart City en construction n'en ont que l'apparence, il leur manque presque toujours cette immense liberté de penser qui est la force de la Silicone Valley.
Quelques succès viennent atténuer ce triste constat: Porto Digital (Brésil) qui a su se servir de sa culture et de son patrimoine, mais également la créativité permanente des start-up Israëliennes (bien que les Start-up refusent de déménager dans la Smart City prévue à cet effet).
Frédéric Martel évoque ensuite l'influence de la mobilité dans l'usage des internets en hyper-localisant ses services, et en offrant une véritable place aux spécificités linguistiques et culturelles, ainsi qu'aux marchés de niches.
"Internet n'abolit pas le limites géographiques et linguistiques traditionnelles: il les consacre": les "peer recommandation", le "social listening", les "curated playlists"...rédigés par les individus illustrent l'hyper-localisation des "smart curation".
"Ajoutons ici une autre dimension d'internet, inhérente à sa genèse au coeur de la contre-culture californienne: la nature communautaire du web. Internet permet alors une subjectivité qui est le contraire de l'uniformisation".
Smart; Ces internets qui nous rendent intelligents de Frédéric Martel
Articles complémentaires:
http://www.lesechos.fr/19/10/2015/LesEchos/22047-107-ECH_frederic-martel-----la-logique-de-la-machine-est-celle-de-l-entonnoir--.htm
https://itunes.apple.com/fr/podcast/france-culture-place-la-toile/id415462948?mt=2&i=91013052
A travers une enquête minutieuse, accompagnée d'une réflexion approfondie tant du côté entrepreneurial que dans les usages que font les individus d'internet, Frédéric Martel nous aiguille sur le rôle d'internet dans les dernières révolutions, mais aussi quel support il offre aux différentes nations et aux organisations terroristes, tout en nous éclairant sur les internets d'aujourd'hui et de demain.
Frédéric Martel développe la thèse selon laquelle LES internets, (car l'idée qui sous-tend son livre est de nous montrer qu'internet, et plus globalement les questions digitales ne sont pas des phénomènes globaux mais qu'ils sont ancrés dans un territoire), sont territorialisés.
Il défend, tout au loin de cet ouvrage, la thèse de la diversité des internets.
Cette vaste enquête débute évidemment à la Silicon Valley.
A partir de rencontres & entretiens, notamment auprès de figures de l'université de Stanford, on découvre la naissance de l'internet "public", et comment fourmillent innovation et créativité des Start-up et géants qui ont fait la réputation de la S.V.
Le Clark Center, un espace "radical" où ingénieurs, artistes, économistes étudiants se rencontrent, est basé sur l'idée que les innovations importantes peuvent naître de cette interdisciplinarité.
Le portrait de San Francisco et de sa vallée dépeint un anarchisme organisé, hyper-connecté, un mode de vie où se donnent rendez-vous les créatifs les plus décalés et les ingénieurs les plus brillants.
Un lieu surtout, qui voit naître chaque jour maints idées, start-up, applications...
Autre paysage, autre définition d'internet: La Chine.
Hyper-contrôlé, territorialisé, internet rencontre pourtant un certain succès.
La raison de succès est simple: un pays aussi vaste que la chine, et son internet, est suffisant pour contenter la majorité des chinois.
On distingue ensuite, à travers les favelas brésiliennes mais aussi les contrées africaines, ou encore les populations pauvres mexicaines, qu'internet s'exprime au couleurs locales et souvent par des opérateurs locaux.
Les populations les plus pauvres se ruent dans les cyber-café, s'offrent dès qu'elles le peuvent des smartphones sans jamais avoir eu un ordinateur, mais surtout, qu'elles y trouvent un moyen d'exister et même parfois d'améliorer leur condition.
"(...) le "digital empowerment": comment internet peut permettre aux gens de s'émanciper et de gagner du pouvoir sur leur propre existence."
En continuant la lecture de Smart, on apprend également que chaque pays, chaque capital, tente de recréer la Silicone Valley: tout le monde veut sa SMART CITY.
Pastiches de la vallée souvent, hyper-contrôlées parfois (comme c'est le cas en Russie et en Chine), fréquemment totalement utopistes, ces Smart City en construction n'en ont que l'apparence, il leur manque presque toujours cette immense liberté de penser qui est la force de la Silicone Valley.
Quelques succès viennent atténuer ce triste constat: Porto Digital (Brésil) qui a su se servir de sa culture et de son patrimoine, mais également la créativité permanente des start-up Israëliennes (bien que les Start-up refusent de déménager dans la Smart City prévue à cet effet).
Frédéric Martel évoque ensuite l'influence de la mobilité dans l'usage des internets en hyper-localisant ses services, et en offrant une véritable place aux spécificités linguistiques et culturelles, ainsi qu'aux marchés de niches.
"Internet n'abolit pas le limites géographiques et linguistiques traditionnelles: il les consacre": les "peer recommandation", le "social listening", les "curated playlists"...rédigés par les individus illustrent l'hyper-localisation des "smart curation".
"Ajoutons ici une autre dimension d'internet, inhérente à sa genèse au coeur de la contre-culture californienne: la nature communautaire du web. Internet permet alors une subjectivité qui est le contraire de l'uniformisation".
Smart; Ces internets qui nous rendent intelligents de Frédéric Martel
Articles complémentaires:
http://www.lesechos.fr/19/10/2015/LesEchos/22047-107-ECH_frederic-martel-----la-logique-de-la-machine-est-celle-de-l-entonnoir--.htm
https://itunes.apple.com/fr/
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