Accéder au contenu principal

CROISSANCE RAPIDE: LA RECETTE // FASHION TECH DAYS 2018

CROISSANCE RAPIDE: LA RECETTE // FASHION TECH DAYS 2018

Table ronde animée par Fabrice Jonas (ModeLab), avec la participation de Paul Mouginot (Daco), Violette Watine (Le Slip Français) et de Thibault Fulchiron (La Garçonnière), lors du salon Fashion Tech Days, mardi 30 octobre 2018.

Comment les nouveaux acteurs du marché de la mode, souvent caractérisés comme des disrupteurs, ont-ils réussi à engendrer une croissance rapide?
Fabrice nous propose les témoignages de trois entreprises à succès: Daco, une solution de benchmarking intelligent basé sur un algorithme puissant (et qui vient d'être racheté par Vente privée), Le Slip Français qui révolutionne le marché de l'underwear initialement masculin avec une promesse basée sur le Made In France et la bonne humeur, et enfin celui du concept store masculin La Garçonnière.

Paul nous explique comment son équipe et lui ont attaqué le marché du B2B avec des leitmotivs, des promesses, qui ne les ont jamais quittés:
  • avoir un produit, pour un marché réel et un public précis,
  • avoir pour objectif immédiat d'être profitable,
  • garder la maitrise de son projet et ne pas lever de fond,
  • la débrouillardise et la persévérance plutôt que les gros moyens,
  • développer une excellence opérationnelle faite d'efficacité et de frugalité
  • construire un écosystème de partenaires et organismes, quitte à faire du "pro bono", c'est-à-dire de délivrer gratuitement des informations et analyses pour s'assurer le soutient de cet écosystème,
  • être des experts dans leur domaine.
Violette du Slip souligne qu'il est primordial de jongler en permanence entre court terme et long terme afin à la fois de pérenniser la vision de l'entreprise tout en conservant une agilité opérationnelle.
Au slip, cette agilité consiste à procéder à l'inverse des procédés habituels du secteur de la mode en terme d'engagement et de prise de commande de production. Avec une marge 2 à 3 fois inférieure aux pratiques du marché, Le Slip Français n'a pas les moyens de surtocker leurs produits, de financer un BFR gourmand ou de pratiquer la décote.
Par conséquent, ils se sont vus dans l'obligation de réinventer leur process en abandonnant la traditionnelle "boule de cristal" (des prises de commande sur une saison, 1 ans à 1 et demi en amont) pour un engagement mensuel basé sur la data.

Les 3 témoignages s'accordent tous sur la nécessité d'inscrire la stratégie de l'entreprise dans un socle de sens et de valeurs, qui doit être déployer tant dans le style de management que dans la stratégie produit afin de piloter chaque actions dans une même direction et au service d'une même vision.




Commentaires

  1. Bonjour Céline
    Merci pour cette analyse intéressante.
    Je me pose la question ; est ce que les recettes énoncées en haut et le succès de ces marques là pourraient fonctionner pour des enseignes qui possèdent plus de 300 magasins ?
    Qu'en penses tu ?
    Merci pour ta réponse
    Géraldine

    RépondreSupprimer
  2. Hello Géraldine,
    Cette table ronde s'inscrivait plutôt dans une démarche de lancement de projet/ création d'entreprise. Pour la plupart des grosses entreprises, beaucoup de cartes sont déjà jouées (actionnariat, LBO...) ou ancrées dans la stratégie d'entreprise (rentabilité, processus...).

    En revanche, l'enseignement concernant la stratégie basée sur du sens et des valeurs est à considérée comme le moteur du changement, qui permettrait de revoir voir d'ancrer le coeur d'expertise ainsi que le produit ,au service de la stratégie de marque dans une démarche long termiste (et à l'opposé de l'opportunisme actuel auquel s'adonnent nos grandes entreprises!). Pour être plus précise, une fois qu'on sait quelle est la raison d'être de la marque, sa vision, sa proposition, on pilote toutes les actions opérationnelles dans une même direction.

    Enfin, je trouve primordial de reconsidérer, à l'instar du Slip Français, la chaîne de valeur et les processus d'achat traditionnels. Gagner en agilité et mettre au placard la boule de cristal en cadençant davantage les prises de commande grâce à la Data, réduire le BFR et les marges mais gagner en marge entrée...

    Ca fait déjà une belle TO DO list, qu'en penses-tu?

    RépondreSupprimer
  3. J'en pense que c'est un gros boulot mais que cela en vaut vraiment la peine d'aller dans ce sens.

    Mais comme tu prenais en exemple des plus petites structures je me demandais comment cela pouvait être applicable
    aux plus importantes.

    En tout cas cela reste un sujet interessant à approfondir et à appliquer.

    Merci à toi.
    Géraldine

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Ce que marque veut dire... de Marie-Claude Sicard

Marie-Claude Sicard , dans son ouvrage intitulé "Ce que marque veut dire..." aborde l'identité de marque comme un ensemble systémique . L'identité de marque, note-elle reprenant une citation de Pierre Tap dans son ouvrage "L'identité" , repose sur "la dialectique du semblable et du différent". De fait, il n'y a d'identité que dans la différence. L'auteure rappelle par ailleurs que l'identité visuelle n'est qu'une des composantes de l'identité de marque, au même titre que le prix, les produits, al publicité, le système de vente et l'ensemble des individus qui l'incarne. Elle interroge le modèle du marketing-mix, dont un quart représenterait la communication alors que, selon elle, tout communique: le produit, le prix, la distribution. "Tout ce que fait une marque est un acte de communication: la conception d'un produit, sa politique de prix et de distribution, la fiabilité de ses services, sa

Le bonheur paradoxal. Essai sur la société d'hyperconsommation de Gilles Lipovetsky

"La révolution de la consommation a été elle-même révolutionnée." C'est ainsi que Gilles Lipovetsky introduit sont ouvrage intitulé "Le bonheur paradoxal", un essai partant du constat qu'une nouvelle phase du capitalisme de consommation a émergé: la société d'hyperconsommation . A travers cet ouvrage, Gilles Lipovetsky nous offre les clés afin d'appréhender l'évolution de notre rapport à la consommation, abreuvées de considérations économiques, sociologiques et philosophiques. Qu'est ce que la société d'hyperconsommation? "La société d'hyperconsommation coïncide avec un état de l'économie marqué par la centralité du consommateur" nous indique l'auteur. Plusieurs phases sont énumérées dans l'histoire de la société de consommation: 1880/1945 illustre la période de mise en place du capitalisme de consommation et de développement de la production de masse (taylorisme/fordisme). Cette période voit naître

Le marketing expérientiel, Vers un marketing de la cocréation; de Claire Roederer et Marc Filser

Claire Roederer et Marc Filser nous proposent une petite histoire du marketing expérientiel étoffé d'exemples concrets pour cette deuxième édition de leur ouvrage intitulé "Le marketing expérentiel; Vers un marketing de la cocréation". Quelques bases pour débuter, avec le rappel des origines du marketing dit "traditionnel", comme un modèle issu de l'économie centrée sur la valeur intrinsèque des ressources d'échange, dans une logique de GOOD-DOMINANT, alors que l'économie contemporaine est dominée par les services, eux-mêmes renforcés par la révolution numérique. Dès lors, la logique de SERVICE-DOMINANT est enclin à esquiver le GOOD-DOMINANT, avec pour principes la culture de l'organisation en tant que SOURCE DE CONTROLE et D'INSPIRATION, les pratiques organisationnelles CROSS-FONCTIONNELLES, le souci de produire des SOLUTIONS CLIENTS, mais aussi de gérer la COPRODUCTION avec le consommateur et la COCREATION GLOBALE DE VALEUR. Le market