Accéder au contenu principal

Une croissance intelligente...Demandons l'impossible! Sous la direction de Philippe Lemoine

François Fourquet, Michel Henochsberg, Philippe Lemoine, Philippe Moati, Yann Moulier Boutang, Didier Toussaint, Michel Volle et Robert Zarader nous offrent, sous la direction de Philippe Lemoine, une réflexion sur la croissance de demain.
Ils interrogent, en effet, la notion de croissance et son principe fondé sur le capitalisme matériel, afin de nous offrir un nouveau paradigme, celui de la dynamique de l'intelligence partagée.

La croissance en effet, en tant que capitalisme matériel dont le principe fondateur est la plus-value du travail collectif, ne devrait plus dépasser les 0,2 à 0,3% par an en Europe, selon les auteurs. Le constat ne date pas d'aujourd'hui, les auteurs soulignant que la croissance n'a de cesse de s'affaiblir depuis les années 70, notamment alourdit par une nouvelle géographie de la croissance et ses conséquences sur sa répartition mondiale.
En questionnant la notion de croissance et en proposant un nouveau paradigme, les auteurs invitent les entreprises à revoir leurs mécanismes afin de s'orienter vers le principe de l'innovation ouverte ou Economie Pollen.

Didier Toussaint nous offre un regard sur la croissance axé sur le psychique, ou comment, en d'autre terme, le psyché interagit et intègre la notion d'économie et ses acteurs.
Dans cette analyse, inspirée de Freud , l'économiste propose d'interroger la notion d'institution et d'entreprise, en tant que symbole du père, dépositaire du surmoi des salariés, consommateurs et citoyens.
Et, d'ajouter: "En délégant leur surmoi, les individus confient aux institutions marchandes le soin de définir le bien et le mal. Ils se déchargent du processus de délibération menant à la décision  et à l'action, et surtout de la responsabilité et de la culpabilité qui s'y associent."

Philippe Moati, à qui j'ai déjà consacré un article ici, confirme sa certitude qu'une nouvelle économie est possible, basée sur la co-production, le servitielle et l'immatériel.
Il est pour cela nécessaire qu'une transformation commerciale se fasse, basée non plus sur le commerce de masse mais sur l'offre de solutions, et qui impliquerait une acceptation sociale préalable.
Plus que jamais, l'usage et l'expérience de la consommation sont au coeur de la réflexion de l'auteur, autrement nommés USER-CENTRIC.
"Il faut progressivement apprendre à penser à l'envers, à partir de l'identification des attentes des clients,  des potentialités de marché, pour ensuite développer les ressources pour la construction d'offres pertinentes prenant en compte l'hétérogénéité de la demande (...)."
Et d'ajouter "en donnant les moyens aux consommateurs d'optimiser leurs dépenses, on réduit la dimension déceptive de la consommation."


"Il est probable que notre société ne pourra accéder à la civilisation qu'après un passage par la barbarie. Il faut faire en sorte, pour limiter les dégâts, que ce passage soit le plus bref possible: c'est en cela que réside la responsabilité des générations actuelles." Michel Volle


Une croissance intelligente...Demandons l'impossible! Sous la direction de Philippe Lemoine


Articles complémentaires:
http://www.e-marketing.fr/Marketing-Magazine/Article/Philippe-Lemoine-Le-nouveau-paradigme-c-est-l-intelligence-partagee--44881-1.htm#6r7DSe3LlcukMfeH.97

http://www.lobsoco.com/une-croissance-intelligente-demandons-limpossible/

http://www.economie.gouv.fr/files/files/PDF/rapport_TNEF.pdf

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Ce que marque veut dire... de Marie-Claude Sicard

Marie-Claude Sicard , dans son ouvrage intitulé "Ce que marque veut dire..." aborde l'identité de marque comme un ensemble systémique . L'identité de marque, note-elle reprenant une citation de Pierre Tap dans son ouvrage "L'identité" , repose sur "la dialectique du semblable et du différent". De fait, il n'y a d'identité que dans la différence. L'auteure rappelle par ailleurs que l'identité visuelle n'est qu'une des composantes de l'identité de marque, au même titre que le prix, les produits, al publicité, le système de vente et l'ensemble des individus qui l'incarne. Elle interroge le modèle du marketing-mix, dont un quart représenterait la communication alors que, selon elle, tout communique: le produit, le prix, la distribution. "Tout ce que fait une marque est un acte de communication: la conception d'un produit, sa politique de prix et de distribution, la fiabilité de ses services, sa...

Les Marques; Capital de l'Entreprise de Jean-Noël Kapferer

Dans son ouvrage intitulé " Les Marques; Capital de l'entreprise " Jean-Noël Kapferer nous offre une vision holistique du concept de marques et de la gestion de celles-ci, de leur territoires d'expression jusqu'à leur stratégie d'expansion. Il nous met également en garde quant aux facteurs de déclin qu'elles pourraient rencontrer. Le concept de marque est abordé de façon pluridisciplinaire, l'auteur interroge la notion même d'identité de marque, mais aussi son aspect financier et socio-culturel. Les MODELES STRATEGIQUES sont évoqués, tant en terme de portefeuille de marques, que sous le principe d'organisation inhérent aux entreprises. Jean-Noël Kapferer s'insurge contre les structures qui s'inscrivent dans une logique court termiste dans l'évaluation des décisions et qui offrent, au lieu de chefs de marques, aux chefs de produits des primes sur résultats annuels qui ne permettent pas une gestion de marque pérenne. En effet,...

Le marketing de la marque, Approche sémiotique de Andréa Semprini

Andrea Semprini nous offre une vision holistique de la marque à travers son ouvrage intitulé "Le marketing de la marque" . Il s'interroge, dans un premier temps, sur le rôle stratégique de la marque, à travers plusieurs leviers reliés entre eux de façon systémique. La MULTIPLICATION INTERPRODUIT est évoquée à travers le constat d'une offre pléthorique de produits sur le marché, accentuée par une variation infinie d'un même produit. Face à cette situation, il apparait comme nécessaire que la marque se démarque avec un discours qui lui soit propre. La SATURATION DES MARCHES nécessite que les entreprises se différencient, ce qui se produit par le biais du concept de marque . Cette entité permet d'exprimer une valeur ajoutée d'ordre symbolique et affectif . "En effet, dans les marchés où la saturation est atteinte, la progression d'un producteur ne peut se faire qu'aux dépens d'un autre (ou de plusieurs autres) producteur(s). Le jeu es...