L'âge de la multitude; Entreprendre et gouverner après la révolution numérique-de Nicolas Colin et Henri Verdier
La multitude, ou pour rendre intelligible le sujet de cet ouvrage, la PUISSANCE DE CREATION du plus grand nombre, l'internaute ou plutôt les milliers d'individus qui s'expriment derrière l'écran; vous, eux, moi, les consommateurs, les utilisateurs, nous tous...
"(...) les sociétés ont redécouvert en leur sein une population active, créative, demandeuse d'expression, de partage, de rêves individuels et collectifs, qui s'est emparée avec passion de nouveaux outils de création et de communication et exploite tout leur potentiel".
A partir de la thèse selon laquelle la multitude détiendrait une puissance créatrice inégalable, puissance qui s'exprime bien au delà des clivages marchand/non-marchand, culturel/industriel, les auteurs invitent donc l'ensemble des acteurs économiques à composer AVEC la multitude et non plus de tenter de la contenir ou de la réduire.
A travers un ouvrage bien construit, les auteurs élaborent la thèse selon laquelle les entreprises de demain co-créront des INNOVATIONS DISRUPTIVES, en collaboration avec les utilisateurs.
Ces "anonymes" ont déjà pris le pouvoir du contenu, si on se penche un instant sur les sites basés sur les avis, commentaires, posts...des consommateurs.
Comment capter cette foule et utiliser sa puissance créative?
Plusieurs options sont développées par les auteurs:
-la création de PLATEFORME (ex:App Store) offrant la possibilité aux professionnels (et amateurs) de créer des applications, générant ainsi créativité et innovation au delà de ce qu'une équipe interne aurait pu élaborer
-la création d'APPLICATIONS INACHEVEES (sensitives) permettant de pouvoir se nourrir des usages des utilisateurs afin d'approfondir sa fonctionnalité et son ergonomie
Derrière la thèse de l'innovation par la multitude est également évoqué le principe cher à Olivier Bomsel (voir l'article sur les biens immatériels): la vente de services et d'expériences est en passe de détrôner la vente de biens de consommation.
Le numérique, loin de se limiter à la culture, a modifié le paysage économique, bouleversant les attentes et besoins de consommateurs qui, loin de subir la souveraineté des marques, ont pris le pouvoir sur les offres et services, en faisant entendre leurs voix jusqu'à déterminer l'usage et l'interaction qu'ils souhaitent construire avec les marques.
Apple connaît déjà une croissante significative de ces bénéfices sur la vente de services (icloud, Apple music, Itunes, assurance...) qui dépasse les résultats générés par les ventes de Mac.
Les nouveaux "CONSOMACTEURS" ont adopté l'usage numérique jusqu'à modifier leur comportement: devenus exigeants et impatients, ils attendent de chaque "parcours/expérience client" (quelqu'en soit le secteur!) qu'il soit fluide, intuitif, ergonomique...pour capter cette population, les entreprises doivent apprendre à interagir, à la stimuler afin qu'elle PARTICIPE ACTIVEMENT et, qu'in fine, elle adhère et en redemande:"La valeur se crée là où les gens s'activent".
A travers cette quête du "composer ensemble", se trouve l'impératif de nouer une sorte d'intimité avec les utilisateurs. Le mobile est "une sorte de raccourci vers l'intimité": toujours sur soi, utilisable partout et n'importe quand, les smartphones ont un usage individuel.
L'âge de la multitude; Entreprendre et gouverner après la révolution numérique-de Nicolas Colin et Henri Verdier
Articles complémentaires:
https://www.linkedin.com/pulse/les-vraies-innovations-disruptives-jean-marie-dru?trk=prof-post
http://www.nicolasbordas.fr/archives_posts/et-si-on-remettait-un-peu-dordre-dans-la-disruption
http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/07/02/les-nouveaux-visages-du-numerique_1727774_3234.html
http://colin-verdier.com/l-age-de-la-multitude-le-livre/
http://www.la-fabrique.fr/Ressource/l-age-de-la-multitude
http://rue89.nouvelobs.com/2015/06/14/colin-verdier-processus-selection-elites-est-problematique-259758
https://youtu.be/7qI6CcOcBMI
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